jeudi 20 octobre 2011

De Purcell aux Beatles


Lors de la répétition du 11 octobre, Jérôme nous a fait part d’informations importantes. Comme je les ai enregistrée sur mon magnéto, je vous les répercute par écrit.
Pour « Didon et Enée » il nous a rassurés. Nous n’aurons que des petites « pièces » à exécuter et qui ne dureront pas plus de 10 minutes. Ensuite, il fallait s’y attendre, on va se farcir de « english » jusqu’à plus soif ! De Purcell aux « scarabées  qui bourdonnent à London » comme le chante quelqu’un des îles ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? On pouvait aller jusqu’aux « spisse gueûrles » et « lady bargeot » ah ! pardon « lady gaga » tant qu’on y était !
Comme si l’on entendait pas assez brailler anglais toute la journée dans nos boites médiateuses et électroniques ! Enfin ! On est là pour obéir. Il paraît que cela sera « cool » !
Pour nous consoler, Jérôme nous a appris que le « grand staff » se réunissait pour nous « pondre » une belle œuvre lyrique pour la saison prochaine. Il a même osé parler d’Offenbach !
Ah mon Dieu ! Faites qu’ils se décident bien ! Car entre « La belle Hélène » et « yellow submarine » je n’ai pas une seconde d’hésitation, moi ! Les aventures d’Agamemnon m’intéressent plus que celles des quatre farfelus milliardaires de Liverpool. Heureusement, d’ici le 17 mars beaucoup de choses peuvent encore se passer. 
Enfin, pour être sérieux nous allons lier nos forces et nos compétences lyriques avec celles de Savigny-le-Temple pour une œuvre lyrique conséquente. 

dimanche 11 septembre 2011

Le complexe de Diogène



Ce philosophe grec était un « teigneux »  un « infréquentable » qui vivait dans un tonneau mais qui surtout, se trimbalait la nuit, avec une lanterne en apostrophant les passants en leur disant : « je cherche un homme ». Vous aurez certainement compris le rapprochement philosophique qui a poussé  Marie-Claude, Françoise et moi-même à tenir un stand au forum des associations de Moissy-Cramayel.
Nous aussi, on cherche des hommes ! Denrée rare surtout parmi les ténors et les basses.
Ah ! Ce n’est pas faute d’avoir fait du racolage dans les allées du gymnase. Surtout par ces dames, parce que moi, je n’ai pas eu beaucoup de succès avec eux. Malgré tout, deux « mâles » nous ont fait la promesse de venir, ainsi que quatorze nouvelles recrues parmi ces dames. Non, je n’y suis pour rien ! Qu’allez-vous imaginer ?
Cette première expérience a tout de même été très concluante. Avec relativement peu de moyens, nous avons quand même « assuré » Moi qui ai acheté un magnifique PC portable dont je ne savais pas quoi faire, je lui ai trouvé une utilisation très rationnelle avec passages de vidéos de la Périchole en boucle du plus bel effet ! Surtout sur les gamins de moins de dix ans. Nous avons eu, bien heureusement, la visite de quelques choristes qui nous ont permis de passer la journée bien agréablement et sans ennui.
Il faudra la renouveler l’année prochaine en adaptant mieux notre stratégie de recrutement.
L’essentiel est d’avoir « amorcé la pompe »

mercredi 29 juin 2011

On a « Fauré » un gisement de bière

Que je vous raconte, sinon vous n’allez encore pas  piger cette belle  « saillie » sortie de mon cerveau en ébullition. Il faut dire qu’avec la chaleur de ces derniers jours, il n’a pas eu le temps de refroidir, le pauvre chéri ! Et surtout hier soir !
Heureusement, notre salle de cours de solfège était climatisée. Ah ! Quel bonheur ! Nous y avons attendu notre chef, bien au frais, sans trop d’impatience, vu que les routes étaient encombrées. Enfin, c’est ce qu’il nous a dit ! Après un rapide tour d’horizon sur nos compétences toutes neuves à reconnaître les rythmes nous avons vu débarquer nos collègues choristes dans notre salle. Par un phénomène étrange, eux, qui ne venaient jamais nous voir, se sont engouffré dans notre salle au point qu’elle en devint surchargée. C’est quand j’ai voulu sortir, que je me suis aperçu de la « cause ». Hou ! C’est comme si je venais d’ouvrir la porte des « enfers » ! Une haleine torride de dragon m’a carrément empourpré les joues !
Ah ! Je ne voulais plus sortir ! Pas question ! Et bien vous ne le croirez pas, « on » nous a obligé  à aller chanter dans le « four » d’à côté. Et là, on s’est farci quasiment la moitié du requiem de Mozart. Comme cure d’amaigrissement, je vous le recommande ! Une demi-heure de plus et le requiem était pour nos funérailles ! Ce n’est pas dans un cercueil que l’on nous aurait enterré, mais dans une bombonne de verre tellement nous aurions été « liquides » !
Mais notre calvaire n’était pas terminé, car c’est alors qu’il nous a fallu « Fauré » !
Heureusement le « forage » à continuer  dehors, AU FRAIS sous la forme d’excellentes bouteilles de bière remises à notre chef tant apprécié. Il eut droit aussi, à une jolie carte personnalisée par l’épouse de Serge et au dos de laquelle nous avons bien voulu mettre quelque « pensées » amicales » pour que notre Jérôme national ne nous échappe pas et qu’il revienne bien vite, nous « torturer » après des vacances bien méritées pas nous tous !  

samedi 4 juin 2011

En cas de Mahler !

Ah ! Je suis fier de ma trouvaille ! Le plus dur, c’est qu’il va falloir que j’explique.
Figurez-vous que notre Jérôme, pour nous initier à la grande musique, lors de notre cours de solfège, a sorti de ses affaires un CD des œuvres de Gustav Mahler.
Hou ! La ! La ! Encore de la musique ch…..embêtante en perspective. Me suis-je pensé lamentablement, comme le beauf que je suis parfois ! Oui, parce que pour moi, il y a deux catégories dans la grande musique classique. Il y a celle, enthousiasmante et merveilleuse, dont je ne me lasse pas, et il y a celle, ch…..soporifique et lugubre qui vous donne plus envie de sauter par la fenêtre, un soir de déprime, que de la fredonner sous la douche. Vous voyez ce que je veux dire ! Et le comble de l’agacement pour moi ;  c’est toujours cette dernière catégorie que j’entends souvent sur des chaînes de radio snobinardes et élitistes de mes deux….choses sur mon autoradio! Alors quand notre maître a dégainé son « Mahler », j’ai eu un moment de panique. Mais voilà toute la grâce et tout le génie de la science initiatique de notre grand homme. Tout de suite, nous fûmes envoûtés, subjugués par ces sons étranges sortis des baffles. Jamais de ma vie, je n’avais entendu jouer « frère Jacques » de cette manière ! Un vrai moment de bonheur musical. Et c’est pas de la lèche ! C’est sincère ! Ce qui prouve bien dans l’existence, que si nous ne sommes pas « initiés » dans le bon sens du terme, nous passons comme des somnambules à côté de beautés artistiques qui peuvent nous échapper à tout jamais.
Et mon « en cas de Mahler » se transforma soudain, en « instant de bonheur » !


Le Requiem du psy

Quel bonheur aussi, de retrouver nos partoches du Requiem de Mozart qui dormaient lamentablement dans nos cartons. Un qui fut joyeusement surpris, c’est notre « big boss » !
Il nous a d’ailleurs un peu inquiété, quant à la fin d’un morceau, il se mit à rire et à danser une sorte de gigue personnelle. Il faut dire que nous avons chanté avec un tel enthousiasme que l’on a dû nous entendre jusqu’à la place du « 14 juillet » !
Moi, je faisais un peu la « gueule » Etant la seule « basse » de la chorale présente ! Pas le seul « mâle » vu qu’un ténor rescapé de l’hécatombe masculine m’accompagnait. Mais j’ai ramé, je vous prie de le croire. Voyez comme la vie est injuste. Vous croyez que j’en fus récompensé ? Que nenni ! Et non pas « Queue de Nelly » ! Vous avez déjà vu une femme avec une queue, vous ? Bon, je m’égare !
Dans un accès d’enthousiasme qui caractérise à la perfection mon caractère généreux, j’ai commis une très légère bévue en partant avec les sopranes dans un passage assez délicat.
Et alors ? Y a pas de quoi fouetter un chat ! ? Ni une chatte d’ailleurs ! Pourquoi ce sont toujours les chats qui trinquent ?
C’est alors que je vis fondre sur moi, un Jérôme un tantinet rigolard, se croisant les bras et sortant ces phrases incongrues et scandaleuses:
_Dis, Gérard ! Allonge-toi sur ce canapé (sic) !
_Raconte-moi ton enfance ! Dis-moi pourquoi tu rêves d’être une soprane ?
Sur le coup, j’ai cru qu’une durite avait lâché dans le cerveau de notre maître vénéré. Qu’est-ce qu’il me raconte là ? A l’explosion de rires de mes consœurs, qui ne l’étaient pas sur ce coup-là, je compris, à ma grande confusion, ce qu’il voulait me signifier.
Mais était-il nécessaire de m’infliger cette humiliation ?
Vous comprenez pourquoi il y a de moins en moins de mâles dans les chorales ? Je n’ai plus besoin de vous faire un dessin.
Heureusement la vie vous donne des « médicaments » pour vous guérir de toutes vos humiliations. A la fin du cours, une soprane est venue me trouver. Elle s’est plantée devant moi, l’air grave et sérieux. Sur le coup, je fus pris d’une légère angoisse,  car je connaissais son caractère toujours gai et enjoué. Et elle me sort tout à trac :
_Tu sais que tu as une belle voix ?
Wouah ! Là, j’ai raté un battement de cœur. J’ai failli avoir un malaise !
Je ne la dénoncerai pas pour ne pas l’humilier et ne pas l’exposer ainsi au feu des moqueries habituelles de ses gentilles « copines » ! Les gens sont si jaloux !
Je n’ai pas besoin de vous dire que je revins chez moi en marchant sur des nuages !
Au fond, ce n’est pas forcément un inconvénient d’être la seule basse de la chorale, un soir de printemps. 







samedi 28 mai 2011

A table ! A table, fripon !

Pour savourer toute l’étrangeté et toute l’incongruité de ce titre, vous allez devoir me lire jusqu’au bout.  Sinon, vous ne saurez rien ! Contrairement à ce qu’il laisserait supposer, il ne s’agit nullement d’un interrogatoire de police musclé que j’aurais subi à la suite d’un braquage de banque. Il ne vous a pas échappé que nous venons de faire un splendide concert sur la gastronomie, avec nos copines de l’école de chant. Et tout ça, à l’école de musique du Noyer-Perrot où l’on avait transformé notre salle de répétition en restaurant de « l’Auberge du Cheval Blanc » Petites tables rondes agrémentées d’assiettes remplies de gâteaux "apéritif" et de verres en plastique pour trinquer avec notre cidre. Voilà quelque chose qu’il ne faut jamais laisser à ma vue, et à portée de mes grosses paluches ! Je m’y précipite avec la voracité de l’affamé qui n’a pas becqueté depuis trois semaines, à la grande honte de mon épouse, quand nous sortons chez des amis. Donc, nous les hommes, nous étions sapés façon « Milord » ! Enfin, moi surtout, avec mon costard cravate sombre. Toute la différence d’élégance entre quelqu’un qui va au Fouquet’s et ceux qui se contentent des guinguettes du bord de la Marne ou des « fast-food » du coin. Mais je n’en dirai pas plus ! Ne voulant vexer personne. Le costard, c’est beau, mais quelle idée ! Quelle stupidité ! J’aurai dû venir en « Marcel » et en short. Il faisait une chaleur telle que j’avais l’impression de fondre comme une motte de beurre abandonnée sur une plage du Lavandou.  Et d’un quintal de graisse liquide, on en fait quoi avec ? Hein !  Même pas de la cuisine ! Quant à ces dames,  elles étaient plus pimpantes et sexy que jamais. Ça nous change du jeans « unisexe » et des polos fadasses et sans âme ! C’est bien simple, c’était plus les mêmes ! Je ne les reconnaissais pas.
Un, qu’on n’a pas reconnu non plus, c’est notre Jérôme national, déguisé en Ragueneau d’un soir. Et je signale à nos peu « culturés » que Ragueneau était le copain cuisinier-poète de Cyrano de Bergerac ! C’est quand même un peu plus « classe » que le « Henri Zotto » dont on l’avait affublé ! Pauvre Jérôme !
Mais sa toque et son tablier blanc lui allait à merveille. De là à écrire qu’il a une vraie tête de chef cuisinier, je ne pousserai pas l’insolence aussi loin. Quoi que la cuisine, la poésie, la musique, la chanson, font parties du monde de l’Art et des belles choses que tout être humain se doit d’aimer et d’apprécier.
Bon ! Marie-Claude nous a invité à manger sur un air de « La vie parisienne » d’Offenbach.
Enfin, c’est plutôt elle qui s’est fait inviter.
Ensuite « Bijou » est venu nous raconter la « légende du verre » ! La Grande Duchesse de Gerolstein doit encore en frémir d’aise.
Quant à la suivante, je me dois de vous raconter un petit fait assez cocasse. Lors d’une répétition précédente, « on » nous avait refilé un programme très sommaire où l’on pouvait lire : « C’est bon le c…. » Avec toute l’humilité et la déférence due à ma condition, je ne saurais recommander, sans la moindre insolence de ma part, à notre chère Nadège, de ne plus employer de raccourcis pareils, car voulant retranscrire sur mon site le dit programme, je fus pris d’une sorte de gêne proprement et littéralement cornélienne. Connaissant la salacité naturelle de notre sexe, vous comprendrez aisément que j’ai imaginé des choses…mais des choses ! « Je ne vous raconte pas » ! Bon ! J’ai opté en premier lieu, pour le cognac ! Grave erreur. Il s’agissait du champagne. Voyez où mène ce genre d’approximation ?
Puis ce fût le tour de notre prestation : l'Auberge du Cheval Blanc.
Franc succès. Si !Si ! Il faut le dire. Un peu d’autosatisfaction ne fait pas de mal, de temps en temps.
Monique nous entraîna dans « les jardins de Provence » du très regretté Gilbert Bécaud. 
Nous eûmes une succession de diners, de soupers,  de poularde pour arriver au morceau de roi :
Notre « Mozart à Lyon » Bon ! Je ne dirais pas que l’exécution (terme approprié) fut parfaite. Mais on s’en est tiré avec les honneurs. Ce n’est déjà pas si mal.
Et c’est reparti pour une longue litanie de plats, de trucs plus ou moins cocasses autour de la table. Arrive enfin notre fameuse « tarte aux pommes » Et alors là ! Si pour ces dames se fut du plaisir.
C’est normal, elles adorent toutes les sucreries, les pâtisseries, enfin tout ce qui les rend minces et légères. Nous, les hommes, nous ne sommes pas des « sucrés » nous sommes  des « salés » ! Donc, par une osmose naturelle et facile à saisir, elles ont « braillé » à l’aise ces dames, alors que nous, derrière, nous étions noyés dans un nuage strident qui étouffait tous nos « dôm, dôm » ridicules et inaudibles ! Mais un clin d’œil complice de notre brave « Capel Meister » nous fit comprendre qu’il nous pardonnait à l’avance. Ah ! La solidarité masculine n’est pas un vain mot. Comme ça fait chaud au cœur !
Mais le plus dur m’attendait à la sortie. Regagnant, la paix dans l’âme, le devoir accompli, une place bien méritée, je fut « harponné » (et le mot n’est pas trop fort !) par Nadège qui m’intima d’autorité l’ordre de m’asseoir sur une chaise, près d’elle. Encore frappé de stupeur, je lançais un regard périscopique au alentour pour comprendre l’objet de cette attention soudaine. C’était quand même pas un « plan drague » ? Oh ! Pas Nadège ! C’est lorsque que je vis Monique, qui chantait déjà, me fixer, me prendre à partie, que je compris toute l’horreur de ma situation ! Voilà-t-y pas qu’elle me reprochait un tas de choses en public, notamment que j’aurais dîné avec elle, un jour, supposant des relations que je n’ose qualifier. Et tout ça, en public, devant mon épouse, forcément attentive, tu parles ! J’avais beau dénier de la tête, faire comprendre que j’avais affaire à une hystérique, peine perdue. Et la foule qui ricanait de mon malheur. Ça, c’est des coups à se retrouver le soir, dans la niche à chien, au fond du jardin! Heureusement, je n’ai pas de chien. Juste une chatte qui dort sur le canapé ! Mais quand même ! Sont-ce des choses à infliger à un honnête chrétien ? Et tout ça à l’improviste, sans même avoir été averti. Et devant un élu de la république, par-dessus le marché. Car Didier était encore venu subrepticement participer à nos agapes musicales. Je ne suis pas prêt de me présenter à la députation, c’est moi qui vous le dit. Avec toutes les affaires scabreuses qui se passent en ce moment concernant nos élus.
Heureusement, comme dans toutes les bonnes comédies, tout c’est bien terminé.
Marie-Claude nous a fait le coup de la Périchole un peu pompette, et tout le monde à repris en cœur l’air de « L’Auberge du Cheval Blanc » pour terminer en beauté.

Pour clore, et non pas le sempiternel « clôturer » qui m’agace à chaque fois que je l’entends, car certains n’ont toujours pas compris que les verbes « clore » et « clôturer »  ne signifient pas du tout la même chose ! Je commence à comprendre, avec toute « l’humilité » qui me caractérise, (et je vous prierais de ne pas ricaner trop fort !) qu’une ânerie répétée des millions de fois finit par devenir la règle !
Comme le vaniteux « je m’excuse » ! Si vous vous absolvez tout seul, comme un grand, des conneries que vous faites, il n’y a plus rien à ajouter ! Et moi, je ne « m’excuserai pas » de vous l’avoir signalé ! Bref ! Je m’égare !
Car je voulais remercier toutes ces charmantes copines qui se sont précipitées pour me donner la recette de la cervelle de canut.
Dans un souci très altruiste et très généreux de leur part, de vouloir ainsi me rassurer, de me consoler de ma grande « angoisse » elles m’ont appris qu’il s’agissait d’un plat lyonnais et non pas d’une vraie cervelle d’être humain.  Me voilà donc de nouveau « serein » même si j'ai l'affreux sentiment, douloureux et persistant  qu'elles pensent encore que j’ai une cervelle de…..serin ?


Mais je vous embrasse toutes, sans rancune et avec tendresse. 

mercredi 25 mai 2011

On s’est goinfré Mozart à Lyon

Et quand j’écris « goinfré », c’est vraiment « goinfré » jusqu’à s’en éclater les cordes vocales et non pas la panse ce qui, personnellement, m’aurait mieux convenu.
Ah ! On en a bouffé de la « tarte Tatin ».
Mais entre nous, vous connaissez beaucoup de pays où l’on massacre sans vergogne un chef d’œuvre de Mozart pour lui filer des paroles de nourritures, de bombances culinaires ?
Non ! Il n’y a qu’en France où une telle chose peut se concevoir. Notre amour de la bonne bouffe suinte de partout ! Même sur les partitions musicales !
Si la musique, archi célèbre, de cette œuvre de Mozart passe comme une flûte de champagne dans des gosiers assoiffés, les paroles de cette pochade sont d’une incroyable difficulté.
Je sais que notre « Capel Meister » préféré va encore protester du contraire.
Il faut quand même dire que répéter des « miam-miam » des dizaines de fois, pendant des secondes qui semblent interminables, finit par frôler le ridicule. Surtout quand on n’est pas foutu de savoir où ça s’arrête ! Sans compter que nos belles voix de basses ont du mal à grimper certaines « côtes » Mais notre admirable chef  (slurp ! slurp ! slurp !) nous a remorqué tellement fort que nous avons franchi des « cols » réputés infranchissables à l’aide d’une gymnastique corporelle, que par pudeur pour ma famille, je ne décrirais pas ici !
Pour ma part, il y a des enchaînements de paroles que j’ai eu un mal fou à négocier.
C’est ainsi que j’étais persuadé qu’une certaine « tarte » était « au citron vert » avant de m’apercevoir qu’il s’agissait finalement de « tarte au citron crème » ! Moi, je maintiens, quand même, que ma version est la plus logique ! M’enfin (comme dirait Gaston) faut bien suivre la partition ! Et ben Jérôme, il ne s’en est même pas aperçu !
A un autre endroit, j’ai été vraiment choqué ! Oui, le mot n’est pas trop fort ! On y parle de « cervelles de canut » ! Mais c’est horrible ! Vous savez qui étaient les canuts de Lyon. ?
C’était des ouvriers qui travaillaient dans les soieries lyonnaises et qui s’étaient révoltés contre leurs conditions misérables ! Alors manger de la cervelle de ces pauvres gens, mais c’est du cannibalisme ! C’est affreux ! Pouah ! Et on ose le chanter ? Il n’y a vraiment que dans notre beau pays où l’on peut becqueter de la cervelle d’être humain en chantant! Déjà qu’on bouffe des escargots et des cuisses de grenouilles ! Notre réputation ne va pas s’améliorer !
Pour finir nous avons fabriqué de la « tarte aux pommes » c’est vous dire si à la fin de la séance de répétition, on frôlait l’indigestion. Heureusement, une bonne auberge nous a permis de faire une sieste réparatrice.




lundi 14 mars 2011

Le vieil homme à l’écharpe jaune

Il était là, assis devant moi, sur une chaise haute, au pied d'un escalier de la salle de concert. En face de  lui, un quatuor de jeunes musiciens jouait une petite pièce de Mozart. L’agitation indisciplinée des badauds autour de ces jeunes artistes ne semblait pas l’émouvoir. Il était perdu dans ses pensées. Et quelles pensées ! Car tout à coup, la lumière fut en moi ! Je savais que j’avais déjà vu ce visage quelque part, mais où ? Partout ! A la télé, dans des revues, entendu même à la radio. Oui, c’était bien Lui, le professeur Albert Jacquard en personne. Mais que venait-il faire ici ? Oui, je sais, il a le droit d’être mélomane et de venir écouter de la musique classique. Mais pourquoi à Moissy ? Il faut dire que quelques instants auparavant, nous sortions de la représentation de la « Messe en sol » de Schubert. J’étais encore sous le coup des émotions que nous avait procurée cette interprétation magistrale sous la baguette et l’œil complice, goguenard, narquois, impératif, mais toujours passionné (ce que ne peuvent pas voir les spectateurs !) de notre chef bien aimé, Jérôme Boudin-Clauzel. Je ne l’avais pas vu dans la salle, parmi les spectateurs, mon vieux philosophe. Ceux-ci n’étaient pas très nombreux. Il faut avouer qu’une « messe » de nos jours, ne passionne plus grand monde !
Ensuite, nous avons eu « THE » grand concert de Beethoven, notre fameuse « Fantaisie ».
Pour le coup, je l’ai deviné dans l’ombre, juste au pied de mon épouse chérie. C’est alors que ce sont élevées dans les airs les notes les plus gracieuses qui soient,  provenant de jolies mains parcourant un clavier soumis et docile. Moi, coincé entre le rideau de la scène et mes « petits » camarades, je n’avais qu’attention soutenue et admirative pour cette jeune artiste et sa musique divine. C’est alors que ce produisit un incident qui faillit tout gâcher. Dieu sait si j’aime les enfants ! Dieu sait si j’adore ces petites têtes blondes ou brunes, mais le braillement que j’entendis soudain me provoqua une bouffée de haine soudaine où je me vis étrangler avec plaisir un petit morveux ! Quoi que ceux qui méritaient de l’être, c’était plutôt les parents.
Heureusement, ce fut bref, et je préfère oublier.  Pour le reste, tout fut parfait.
Mais le plus surprenant m’attendait encore, un peu plus tard. Notre école de musique, dans son « infinie  bonté » nous avait réservé des places pour le concert suivant. Et là, j’ai assisté à une chose fabuleuse (enfin pour moi !) ; Plus d’une trentaine de jeunes musiciens, même très jeunes musiciens, ont interprété  la 7° symphonie de Beethoven SANS chef d’orchestre ! Alors là, c’est fort !  C’était hallucinant de voir ces jeunes artistes avec leur talent fou exécuter cette œuvre à la perfection, dans une cohérence et un ensemble parfait ! Si maintenant, on peut se passer de chefs d’orchestre ou va-t-on ? Je vous le demande ! On va quand même garder Jérôme par « affection » car on l’aime bien. Et il peut nous servir à l’occasion. On ne sait jamais ! Il faut dire qu’un homme agitant une baguette devant un parterre de musiciens, cela à toujours de la « gueule » ! Il faut quand même sauver les traditions, ne serait-ce que pour l’esthétique !
D’ailleurs, à propos de « tradition » aucune belle manifestation ne peut se terminer sans un bon buffet. Celui-ci nous a rassemblés dans la médiathèque où nous avons pu écouter un compliment de notre cher Didier Turba que nous remercions pour son dévouement et pour l’attention qu’il nous a portée tout au long de cette journée. Même pendant nos répétitions, c’est vous dire ! 
Mais le plus beau m’attendait le lendemain ! Sur mon bureau trainait une affichette que nos « djeûsses » branchés appellent « flyers » car ils ne connaissent plus leur langue. Et je me mets à lire la liste de nos « solistes » ! Wouah ! Abruti que je suis ! Âne bâté définitif.
Je lis le nom de ma jeune et talentueuse pianiste : Marion Jacquard !
Bon Dieu ! Mais c’est bien sûr ! Ce serait exclamé l’inspecteur Bourrel que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître !
Une petite visite avec mon « destrier gogole » sur le « ouèbe » me confirme ce que j’avais deviné : Le vieil homme à l’écharpe jaune est aussi, et surtout un grand père attentionné pour sa petite fille pianiste.

Albert Jacquard