samedi 28 mai 2011

A table ! A table, fripon !

Pour savourer toute l’étrangeté et toute l’incongruité de ce titre, vous allez devoir me lire jusqu’au bout.  Sinon, vous ne saurez rien ! Contrairement à ce qu’il laisserait supposer, il ne s’agit nullement d’un interrogatoire de police musclé que j’aurais subi à la suite d’un braquage de banque. Il ne vous a pas échappé que nous venons de faire un splendide concert sur la gastronomie, avec nos copines de l’école de chant. Et tout ça, à l’école de musique du Noyer-Perrot où l’on avait transformé notre salle de répétition en restaurant de « l’Auberge du Cheval Blanc » Petites tables rondes agrémentées d’assiettes remplies de gâteaux "apéritif" et de verres en plastique pour trinquer avec notre cidre. Voilà quelque chose qu’il ne faut jamais laisser à ma vue, et à portée de mes grosses paluches ! Je m’y précipite avec la voracité de l’affamé qui n’a pas becqueté depuis trois semaines, à la grande honte de mon épouse, quand nous sortons chez des amis. Donc, nous les hommes, nous étions sapés façon « Milord » ! Enfin, moi surtout, avec mon costard cravate sombre. Toute la différence d’élégance entre quelqu’un qui va au Fouquet’s et ceux qui se contentent des guinguettes du bord de la Marne ou des « fast-food » du coin. Mais je n’en dirai pas plus ! Ne voulant vexer personne. Le costard, c’est beau, mais quelle idée ! Quelle stupidité ! J’aurai dû venir en « Marcel » et en short. Il faisait une chaleur telle que j’avais l’impression de fondre comme une motte de beurre abandonnée sur une plage du Lavandou.  Et d’un quintal de graisse liquide, on en fait quoi avec ? Hein !  Même pas de la cuisine ! Quant à ces dames,  elles étaient plus pimpantes et sexy que jamais. Ça nous change du jeans « unisexe » et des polos fadasses et sans âme ! C’est bien simple, c’était plus les mêmes ! Je ne les reconnaissais pas.
Un, qu’on n’a pas reconnu non plus, c’est notre Jérôme national, déguisé en Ragueneau d’un soir. Et je signale à nos peu « culturés » que Ragueneau était le copain cuisinier-poète de Cyrano de Bergerac ! C’est quand même un peu plus « classe » que le « Henri Zotto » dont on l’avait affublé ! Pauvre Jérôme !
Mais sa toque et son tablier blanc lui allait à merveille. De là à écrire qu’il a une vraie tête de chef cuisinier, je ne pousserai pas l’insolence aussi loin. Quoi que la cuisine, la poésie, la musique, la chanson, font parties du monde de l’Art et des belles choses que tout être humain se doit d’aimer et d’apprécier.
Bon ! Marie-Claude nous a invité à manger sur un air de « La vie parisienne » d’Offenbach.
Enfin, c’est plutôt elle qui s’est fait inviter.
Ensuite « Bijou » est venu nous raconter la « légende du verre » ! La Grande Duchesse de Gerolstein doit encore en frémir d’aise.
Quant à la suivante, je me dois de vous raconter un petit fait assez cocasse. Lors d’une répétition précédente, « on » nous avait refilé un programme très sommaire où l’on pouvait lire : « C’est bon le c…. » Avec toute l’humilité et la déférence due à ma condition, je ne saurais recommander, sans la moindre insolence de ma part, à notre chère Nadège, de ne plus employer de raccourcis pareils, car voulant retranscrire sur mon site le dit programme, je fus pris d’une sorte de gêne proprement et littéralement cornélienne. Connaissant la salacité naturelle de notre sexe, vous comprendrez aisément que j’ai imaginé des choses…mais des choses ! « Je ne vous raconte pas » ! Bon ! J’ai opté en premier lieu, pour le cognac ! Grave erreur. Il s’agissait du champagne. Voyez où mène ce genre d’approximation ?
Puis ce fût le tour de notre prestation : l'Auberge du Cheval Blanc.
Franc succès. Si !Si ! Il faut le dire. Un peu d’autosatisfaction ne fait pas de mal, de temps en temps.
Monique nous entraîna dans « les jardins de Provence » du très regretté Gilbert Bécaud. 
Nous eûmes une succession de diners, de soupers,  de poularde pour arriver au morceau de roi :
Notre « Mozart à Lyon » Bon ! Je ne dirais pas que l’exécution (terme approprié) fut parfaite. Mais on s’en est tiré avec les honneurs. Ce n’est déjà pas si mal.
Et c’est reparti pour une longue litanie de plats, de trucs plus ou moins cocasses autour de la table. Arrive enfin notre fameuse « tarte aux pommes » Et alors là ! Si pour ces dames se fut du plaisir.
C’est normal, elles adorent toutes les sucreries, les pâtisseries, enfin tout ce qui les rend minces et légères. Nous, les hommes, nous ne sommes pas des « sucrés » nous sommes  des « salés » ! Donc, par une osmose naturelle et facile à saisir, elles ont « braillé » à l’aise ces dames, alors que nous, derrière, nous étions noyés dans un nuage strident qui étouffait tous nos « dôm, dôm » ridicules et inaudibles ! Mais un clin d’œil complice de notre brave « Capel Meister » nous fit comprendre qu’il nous pardonnait à l’avance. Ah ! La solidarité masculine n’est pas un vain mot. Comme ça fait chaud au cœur !
Mais le plus dur m’attendait à la sortie. Regagnant, la paix dans l’âme, le devoir accompli, une place bien méritée, je fut « harponné » (et le mot n’est pas trop fort !) par Nadège qui m’intima d’autorité l’ordre de m’asseoir sur une chaise, près d’elle. Encore frappé de stupeur, je lançais un regard périscopique au alentour pour comprendre l’objet de cette attention soudaine. C’était quand même pas un « plan drague » ? Oh ! Pas Nadège ! C’est lorsque que je vis Monique, qui chantait déjà, me fixer, me prendre à partie, que je compris toute l’horreur de ma situation ! Voilà-t-y pas qu’elle me reprochait un tas de choses en public, notamment que j’aurais dîné avec elle, un jour, supposant des relations que je n’ose qualifier. Et tout ça, en public, devant mon épouse, forcément attentive, tu parles ! J’avais beau dénier de la tête, faire comprendre que j’avais affaire à une hystérique, peine perdue. Et la foule qui ricanait de mon malheur. Ça, c’est des coups à se retrouver le soir, dans la niche à chien, au fond du jardin! Heureusement, je n’ai pas de chien. Juste une chatte qui dort sur le canapé ! Mais quand même ! Sont-ce des choses à infliger à un honnête chrétien ? Et tout ça à l’improviste, sans même avoir été averti. Et devant un élu de la république, par-dessus le marché. Car Didier était encore venu subrepticement participer à nos agapes musicales. Je ne suis pas prêt de me présenter à la députation, c’est moi qui vous le dit. Avec toutes les affaires scabreuses qui se passent en ce moment concernant nos élus.
Heureusement, comme dans toutes les bonnes comédies, tout c’est bien terminé.
Marie-Claude nous a fait le coup de la Périchole un peu pompette, et tout le monde à repris en cœur l’air de « L’Auberge du Cheval Blanc » pour terminer en beauté.

Pour clore, et non pas le sempiternel « clôturer » qui m’agace à chaque fois que je l’entends, car certains n’ont toujours pas compris que les verbes « clore » et « clôturer »  ne signifient pas du tout la même chose ! Je commence à comprendre, avec toute « l’humilité » qui me caractérise, (et je vous prierais de ne pas ricaner trop fort !) qu’une ânerie répétée des millions de fois finit par devenir la règle !
Comme le vaniteux « je m’excuse » ! Si vous vous absolvez tout seul, comme un grand, des conneries que vous faites, il n’y a plus rien à ajouter ! Et moi, je ne « m’excuserai pas » de vous l’avoir signalé ! Bref ! Je m’égare !
Car je voulais remercier toutes ces charmantes copines qui se sont précipitées pour me donner la recette de la cervelle de canut.
Dans un souci très altruiste et très généreux de leur part, de vouloir ainsi me rassurer, de me consoler de ma grande « angoisse » elles m’ont appris qu’il s’agissait d’un plat lyonnais et non pas d’une vraie cervelle d’être humain.  Me voilà donc de nouveau « serein » même si j'ai l'affreux sentiment, douloureux et persistant  qu'elles pensent encore que j’ai une cervelle de…..serin ?


Mais je vous embrasse toutes, sans rancune et avec tendresse. 

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