lundi 1 juillet 2013

Belcanto et bombance

C'est ainsi que c'est achevée une riche année de collaboration entre nos
deux chorales. Nous sommes allés, tout joyeux et plein d'allégresse, au conservatoire Gabriel Fauré (tiens ? C'est un nom qui me dit quelque chose!). Là, nous attendait une belle surprise. Un récital donné par deux charmantes et talentueuses solistes. Deux sopranos prénommées Annie et Reine. Les noms de famille, on s'en moque, et leurs amis les reconnaîtront !
Tout d'abord nous eûmes droit au récital d'Annie. Cette charmante jeune femme, tout de blanc vêtue, nous a chanté un extrait de « La Wally » d'Alfredo Catalani, opéra « vériste » et dramatique qui se « termine mal » nous a prévenue gentiment Véronique qui nous présentait ses deux artistes.
Elle a bien fait, car nous savons tous que ces opéras sont d'habitude d'une franche rigolade ou la joie de vivre et le bonheur triomphe toujours à la fin. Même si quelques gouttes de poison, ou deux ou trois coups de poignards viennent en troubler le déroulement final. Mais la Wally, qui ne veut rien faire comme tout le monde, elle, se jette dans le vide, dans un ravin du massif alpin. D'un autre côté, c'est plus simple et plus rapide pour le metteur en scène ; on ouvre une trappe dans le plancher du décor, et hop ! Plus de soprano ! Et ça évite les agonies interminables et peu réalistes !
Belle voix pure et cristalline de cette charmante Annie.

Ensuite, elle nous a interprété un air de la « Bohème » de Giacomo Puccini ! Sacré Puccini ! Ah, c'était un marrant, lui aussi ! Un joyeux drille de la musique, comme on n'en fait plus ! La « Bohème » ! Jugez plutôt : quatre jeunes «bons à rien» qui se prétendent « artistes » vivent ensemble dans une chambre. Bonjour la salubrité ! L'un d'eux, plus fauché que les autres, Rodolphe,  tombe amoureux d'une phtisique ( une tuberculeuse pour les ignares!) Mimi,  et celle-ci meurt à la fin de l'opéra !
C'est d'un comique ! Mais d'un comique ! Mais c'est....beau ! Ouais ! Cela me fait penser à la légende de ces empereurs chinois qui crevaient les yeux des rossignols pour que leurs chants soient encore plus beaux ! Et faire chanter une tuberculeuse ? C'est pas du sadisme, ça ?
Extrait de la Bohème par Annie chantant le rôle de Mimi au premier acte. « Mi chiamano Mimì »

Ensuite un « papillon » est venu se poser sur la scène. Litote pour parler de « madame Butterfly » du toujours joyeux Puccini ! Alors là, on atteint des sommets ! D'ailleurs, comme j'ai eu l'honneur et le plaisir de jouer et de chanter dans cet opéra, je peux en parler savamment ! Une histoire sordide à souhait ! Plus tarte et
mièvre que ça, tu meurs !
Voilà un officier de marine ricain en bordée (Benjamin Franklin Pinkerton ) qui lutine une « fleur de lotus , Cio-Cio San (Madame Butterfly)
Il l’épouse pour se marrer (quel humour !) Il lui laisse une « pousse de bambou » sous la forme d’un lardon, et se tire comme un malpropre. C’est d’une originalité ! On n’a jamais vu ça, n’est-ce pas ?
La gonzesse, d’une naïveté et d’une niaiserie à pleurer, attend, comme une gourde, que son mataf volage revienne. Mais le plus fort, c’est que cet imbécile le fait Et pour accentuer sa bêtise, il ramène une épouse « Made in USA » ! Apprécier la muflerie du bonhomme !
Remarquez bien, que moi, personnellement, si j’avais à choisir entre une petite asiatique soumise et timide et une amerloque, qui sont souvent des chieuses comme on en fait nulle part ailleurs qu’aux « stâtes », mon choix aurait été vite fait ! Mes potes mâles vont être les seuls me comprendre !
Car je sens de la rébellion sous les crânes féminins ! Résultat ? « Fleur de jasmin » se trucide en se faisant hara-kiri, et laisse le « fruit » de ses péchés à l’autre grognasse qui n’a même pas pris la peine de le faire ! Juste des simulacres et des répétitions, pour s’entraîner avec son taré de mari !
Cet abruti comprend enfin qu’il s’est trompé « grave » ! Bien fait ! Pauvre con !
Mais entre nous, il n’y a vraiment pas de quoi en faire un opéra ! C’est d’un vulgaire !
Ben non ! Il paraît que c'est « beau » ! Et pour l'anecdote, savez-vous où cela se passe ? Dans le petit port de Nagasaki qui se prendra une bombe atomique sur la tronche en 1945. Avouez qu'il y a des endroits marqués par un destin effroyable !
Après cette petite digression personnelle, reprenons le cours de la représentation. Donc notre talentueuse Annie chante le rôle Cio-Cio San (Madame Butterfly) «Un bel dì vedremo…»
 
C'est ensuite autour de Reine d'entrée en piste, si j'ose dire. Enfin ça va « causer » français !
Il était temps ! Ils sont bien gentils nos cousins italiens, mais ils ne faudrait pas qu'ils s'accaparent tout le registre des opéras célèbres ! Et quel opéra plus célèbre que celui de Carmen de Georges Bizet ? Hein ! Pour moi, Carmen n'est qu'une allumeuse cynique, une gourgandine de bas étage et vulgaire qui se paye un beau militaire. Voilà pour faire hurler dans les chaumières féministes ! Remarquez bien que pour qu'il y ait des « allumeuses perverses », il faut bien qu'il y ait des crétins de mâles de l'autre côté qui pensent plus avec leurs testicules qu'avec leur cervelle ! On est bien d'accord ? Après ça, on va nous parler « d'amour » ! Wouah ! Hi ! Hi ! Pardon, c'est nerveux !
Donc, Reine, avec courage et talent chante un air de Micaëla. Cette pauvre fille est la « cocue » de l'histoire. Oui, je sais. C'est très vilain d 'affubler ce terme qui convient surtout à la gente masculine.
C'est vrai ! Nous les hommes, nous avons une longue habitude du cocuage ! Mais une femme n'est jamais « cocue » ! Elle est « trompée » ce qui est beaucoup plus « soft » et donne ainsi un petit côté « victime » qui atténue la chose ! Même si le résultat est le même ! Tandis que le cocu est toujours franchement ridicule ! Alors, pendant que cette garce totale de Carmen s'attire toute la « pub » et tous les honneurs, la pauvre Micaëla n'obtient que mépris et négligence. Heureusement que la belle voix de Reine est là pour la venger. 

On croyait s'être débarrassé de la « catarrheuse » Mimi ! Pas du tout ! Nous avons droit à son agonie à la phtisique ! C'est fou comme elle a encore du souffle sur son lit de mort, celle-là ! Sacré Puccini ! Et pas un toussotement, pas un crachat ! Du cristal !
Enfin, pour terminer, nous sommes passés de l'italien à l'anglais ! Nous avons droit à la berceuse de Porgy and Bess de George Gershwin. Changement total de continent et d'époque. C'est très très beau ! Y a pas à dire ! Je ferais juste une petite remarque, c'est que comme « berceuse » c'est un « chouïa » trop bruyant ! Pauvre gamin ! S'il arrive à s'endormir c'est qu'il y avait un peu de gin dans son biberon !
J'allais oublier la jeune pianiste qui a accompagné nos deux sopranos avec humilité et talent. Ne pas la mentionner aurait été une faute de goût et une incorrection que je ne me serais pas pardonné! 
Ce beau récital ne pouvait pas se terminer sans une remise de cadeaux et de récompenses pour nos deux chefs de choeur: Véronique et Jérôme! La première a reçu un beau "diffuseur de parfum" Quant à Jérôme, il devait recevoir une belle "toquante", lui qui est toujours ponctuel! 

 
Et tout se termina comme toujours en France, par un excellent buffet où nous pûmes boire un vin d'orange à se pâmer de plaisir: 

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