mardi 27 mars 2012

Ah mais dis-donc ! Qu’elle était belle Didon !

Bon ! Ça c’est fait
Ah pour un « jour de folie » s’en fut un !
Si Didon était belle et réjouissante à regarder et surtout à écouter pour son talent, on ne peut affirmer la même chose en ce qui concerne nos sorcières ! Mon Dieu quelles « zôrreurs » ! Selon une vieille expression tombée en désuétude et que les moins de quarante ans ne connaissent sûrement plus, elles avaient vraiment des têtes à faire « rater une couvée de singes » ! Il n’aurait pas fallu les croiser la nuit, dans un sentier de la forêt de Rougeaud. Quelle misère ! De si ravissantes copines ravalées au rang de monstruosités théâtrales ! Par une perfidie toute féminine, elles ont eu l’idée saugrenue
« d’enlaidir » les deux seuls « sorciers » de la troupe.
Entreprise vouée à l’échec, bien entendu ! Et ce n’est pas le « noir à lèvre » qu’elles nous ont copieusement tartiné sur les nôtres « «  qui ont changé quoi que ce soit ! On ne se laisse pas facilement abimer le portrait, nous !
Mathieu-Enée est venu nous « éclaircir » la voix avant de se servir de la sienne auprès de Didon.
Je ne voudrais pas faire ma crise de jalousie, mais j’en ai marre que les ténors se récoltent toujours les beaux rôles auprès de belles sopranes, alors  que nous les basses, on joue toujours les « soutiers » au fond de nos « cales à charbon » !
Toutes ces laborieuses préparations nous ont quand même donné un spectacle, ma foi, assez réussi. Cela commence par un discours de Janet, que j’ai mis deux bonnes années, enfin,  à comprendre qu’elle était anglaise ! On ne me dit jamais rien, à moi !
Bon ! En gros cela parle d’une greluche qui s’embête ferme dans son gourbi méditerranéen, et dont la copine bien intentionnée lui suggère d’aller se farcir un grec. Vous remarquerez, au passage, que les femmes ont toujours de charmante copine qui leur propose gentiment de belles conneries à ne pas faire ! Mais elles s’y foncent quand même, tête baissée, si j’ose dire !
Ensuite, on a droit à une chanson originaire de la « perfide Albion » qu’on nous présente comme étant un truc de quatre farfelus célèbres des années 70 ! « back in USSR » qu’ils disent ! Plus ringard que ça, tu meures ! Vu que l’URSS n’existe plus depuis 1991 !  Ils vont avoir quelques « soucis » pour y revenir ! C’est moi qui vous le dit ! Heureusement la douce voix mélodieuse de Didon vient nous bercer après cet intermède sauvage et bruyant. Elle est rejointe aussitôt par la voix non moins mélodieuse d’un jeune et charmant ténor  venu de Paris prénommé Arnaud Qu’il se rassure sur la qualité de mes compliments à son égard : je suis resté « hétéro » ! Mais son timbre de voix me rappelle furieusement celle de Paul McCartney des « béâteules »  Je ne sais pas si cela va lui faire plaisir, mais c’est ainsi !
Donc, il s’agit de  l’histoire d’une certaine Eleanor Rigby dont je n’avais jamais entendu parlé auparavant. En décryptant, avec peine, les paroles de cette chanson, de mon anglais scolaire très éloigné, je me suis aperçu que c’était triste à aller se faire pendre ou à se jeter sous une rame de métro! Encore une histoire à faire chialer dans les chaumières anglaises ! Pourtant des garçons si « gais » d’habitude ! Cela ne leur ressemble pas.
Bon ! Après on a droit à une certaine « Prudence » qui ne veut pas sortir de sa chambre, comme quoi elle y est plus heureuse. Nos têtes de « playmobil » ont beau lui expliquer que dehors il y a de beaux oiseaux en dehors des leurs, bien sûr, rien n’y fait ! Encore une bêcheuse coincée! On ne peut pas dire qu’elles soient simples, ces anglaises ! Après les « mijaurées »  on a droit aux « cochons » Ah ! Elle est belle la société anglaise ! Beau portrait flatteur !
Pas étonnant que les quatre chevelus de Liverpool se soient « barrés » aux « stâââtes ».
Nos jeunes ne savent plus que ces jeunes gens baignaient dans des années « révolutionnaires » antisystèmes, dont nous eûmes un beau « fleuron » en France en mai 1968. Ce qui n’a pas empêché, cette belle jeunesse « rouge bon teint » d’engendrer une bourgeoisie encore plus conformiste et égoïste que celle de leurs parents ! Mais « ceci est une autre histoire », comme le proclamait un  écrivain britannique et franc-maçon de son état, à la fin de ses livres : Rudyard Kipling pour les intimes !   
Enfin les sorcières font leur apparition. D’abord, il y a les « lentes » (pas les œufs des poux) non ! Bien que des poux dans la tête des sorcières, cela va de soi ! N’est-ce pas ? Mais des sorcières aux pas et aux gestes mesurés ! Les deux sorciers, eux aussi, sont de la partie. Dire qu’on a l’air malin et inspiré serait exagéré. Heureusement qu’il fait sombre et qu’on ne nous  reconnaît guère. Il y a des réputations familiales qui ne s’en relèvent pas ! Puis soudain, les « sorcières excitées » débarquent en tournant autour de nous.
Ensuite une sorcière « chef » se met à rameuter ses compagnes pour chanter une « horreur » comme quoi, elles sont bien contentes de faire du mal et qu’elles veulent pourrir la vie de ces pauvres amants Didon et Enée. Pour ce genre de chose, on n’a pas besoin de sorcières pour ça ! Moi, je connais quelque « brave » commère qui pourrait parfaitement faire l’affaire ! Pas vous ?  Mais à toute sorcière, il faut ses poisons et ses philtres maléfiques ! Mais Grands Dieux pourquoi y mêler les âmes innocentes de nos bambins ? Ils sont parfaits et très « pros » nos petits « têtards adorés » ! Après ceci ils nous chantent une chanson où il est question «d’yeux brillants » et où je ne comprends strictement pas ce qu’elle vient faire dans l’histoire de Didon et Enée.
Belinda-Agathe nous chante les beautés de la campagne que je suppose être celle de Carthage. Mais là, je m’inscris en faux ! Car ayant parcouru les ruines de cette ville célèbre, je peux vous dire que la campagne autour, n’a rien du bocage anglais question verdure et beautés bucoliques. Qu’est-ce qu’ils peuvent broder ces artistes ! Ils vivent vraiment dans leurs petits nuages peuplés de séraphins !
Bon, je passe en vitesse sur le solo de la seconde dame, c’est alors que l’on se paye une averse carabinée et pas un abri à l’horizon, ensuite on a l’inévitable roucoulade des deux amoureux Didon et Enée. Une petite musique d’intermède et ensuite les chialeries de Didon à cause de cet ingrat d’Enée qui part fonder Rome. Moi, j’en étais resté à Romulus qui avait buté son frère Rémus! Avec toutes ces légendes, on ne sait plus ce que l’on doit croire !
Ah mais le plus beau nous attendait après les saluts et les applaudissements du final !
On s’est farci du «  Yellow submarine » ! Il fallait qu’ils aient vraiment fumé beaucoup de moquette pour voir des sous-marins « jaunes » ces pauvres Beatles ! Tellement incongru qu’en France on la rebaptisa « Sous-marin vert » pour ne pas faire trop ridicule ! M’enfin ! Ce sont des Anglais ! C’est pourquoi on leur pardonne beaucoup de choses ! Un peuple qui possède encore une « Queen » et des chanteurs qui voient des sous-marins jaunes ne peut-être qu’un peuple hautement civilisé !
Ce « crazy day s’est donc terminé dans la joie et l’allégresse par un petit buffet bien sympathique dans la bibliothèque où nous avons retrouvé nos édiles et nos hommes et femmes de l’art lyrique. Je ne saurais vous quitter sans rendre hommage à nos sympathiques amis choristes de Paris qui ont eu beaucoup de courage pour venir ainsi chanter dans ce coin paumé de la banlieue de Paris. J’espère que nous les reverrons un jour prochain. J’ai aussi une pensée pour nos musiciens : les modernes comme les classiques. J’ai été heureux d’entendre de nouveau le son d’un clavecin ou d’une épinette ( je confesse mon ignorance à ce sujet !). 
Quant à nous, de nouvelles aventures lyriques nous attendent ! « In french » ce coup-ci !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah! sacré Gérard, il n'y a que toi pour me faire rire comme ça à gorge déployée.
Une sorcière maquilleuse prénomée C.

Gérard GILBERT a dit…

Merci chère "C"! Tu ne serais pas une sorcière "piqueuse" des fois?

Anonyme a dit…

Bravo Gérard! Te lire est un réel plaisir. Oui les ténors ont souvent le beau rôle devant les dames mais tu connais l'expression: "c... comme un ténor!''...( et en plus j'en suis un!). À mardi.
Jérôme

Gérard GILBERT a dit…

Ah! Je la connaissais depuis longtemps! Mais je n'osais pas le dire! Encore un préjugé, bien sûr!
Et on se console comme on peut!
Merci à toi pour ce message!
Et je suis ENFIN heureux d'avoir des réponses à mes "pense-très bêtes"!