Nous venons de quitter une nymphomane,
enlevée par un bêlatre prétentieux, pour retrouver un comte, un
« ci-devant » comme on l'écrivait sous la révolution,
qui s'apprête à se farcir la fiancée, la promise de son propre
domestique ! Une honte ! Décidément ! On n'en
sortira jamais de ces histoires de coucheries. Heureusement, il y a
la musique de Mozart. Notre magnifique Mozart ! Il pourrait
mettre en musique l'annuaire téléphonique ou le code civil en
entier que nous le chanterions toujours avec bonheur! Mais revenons à
notre prestation, à nous ! Donc on va chanter le chœur des
domestiques qui doivent honorer leur maître pour une « glorieuse »
action, c'est à dire l'abandon d'un droit de cuissage, imposé en
secret par le rusé Figaro. Cela se situe à la fin de l'acte I à la
scène VIII, 8, ou huit pour ceux qui se sauraient plus lire « vé
bâton, bâton, bâton » !
Quand le comte s'apprête à chasser
Chérubin, témoin involontaire des menées libidineuses de son
maître. Et « libidineuses » n'a rien à voir avec un
régime amincissant. Je le signale pour certaines de ces dames qui
pourraient avoir quelques défaillances de vocabulaire. Donc, nous
avons commencé les répétitions dans la joie, le bonheur et
l'allégresse, après que Jérôme et Véronique aient complimenté,
non pas « l'armée française » comme le chantait Paulus
en 1886, mais les deux chœurs de Moissy et Savigny pour leur belle
performance dans la Belle Hélène. Ensuite nous avons répété en
pupitres séparés, ce qui a été d'une très grande efficacité et
nous a bien fait progresser.
Je crois que nous allons bien nous
faire plaisir avec ces « noces ». D'ailleurs, il faut que
je vous parle d'un trio « infernal » qui m'a toujours
ravi et passionné ; Beaumarchais, Mozart et Rossini !
Ah ! Ces trois là ! Ils résument bien, à eux trois, le génie lyrique et culturel de cette
Europe du 18 et 19 ième siècle, bien avant celle des marchands et
des financiers de notre époque. Jugez plutôt :
Une histoire qui se déroule en
Espagne, écrite par un Français, mise en musique par un Autrichien
et un Italien ! C'est-y pas beau ? Beaumarchais était un
filou, un marchand d'armes, un spéculateur, un espion, et un coureur
de jupons. Il nous a quand même « pondu » deux chef-d’œuvres ! Mozart, n'en parlons pas ! Mais ceux qui
ont eu la chance, le plaisir de voir le film de Milos Forman
« Amadeus » se souviennent sûrement de la scène ou très
jeune musicien présente à l'Empereur et au co-prince évêque, les
débuts de son opéra. Un pur bonheur ! Quant à mon gentil
Rossini (pas rossignol ! Quoi que?) j'ai une tendresse pour lui
car sa musique reflète bien son tempérament d'Italien heureux de
vivre et gourmand de la vie. On lui doit le fameux « tournedos
Rossini ». Cela ne l'a pas empêché de terminer Directeur du
Théâtre-Lyrique de Paris.
Bon ! Je vous ai crée une
nouvelle page dans le site de la chorale où vous trouverez nos
répétitions habituelles, bien sûr, expurgées des toussotements,
des raclements de gorge, de cris d'oiseaux, de remarques
intempestives, de rires niais (les miens!) etc... !
A suivre !
PS je vous mets ici le lien sur la page: Les noces de Figaro