samedi 4 juin 2011

En cas de Mahler !

Ah ! Je suis fier de ma trouvaille ! Le plus dur, c’est qu’il va falloir que j’explique.
Figurez-vous que notre Jérôme, pour nous initier à la grande musique, lors de notre cours de solfège, a sorti de ses affaires un CD des œuvres de Gustav Mahler.
Hou ! La ! La ! Encore de la musique ch…..embêtante en perspective. Me suis-je pensé lamentablement, comme le beauf que je suis parfois ! Oui, parce que pour moi, il y a deux catégories dans la grande musique classique. Il y a celle, enthousiasmante et merveilleuse, dont je ne me lasse pas, et il y a celle, ch…..soporifique et lugubre qui vous donne plus envie de sauter par la fenêtre, un soir de déprime, que de la fredonner sous la douche. Vous voyez ce que je veux dire ! Et le comble de l’agacement pour moi ;  c’est toujours cette dernière catégorie que j’entends souvent sur des chaînes de radio snobinardes et élitistes de mes deux….choses sur mon autoradio! Alors quand notre maître a dégainé son « Mahler », j’ai eu un moment de panique. Mais voilà toute la grâce et tout le génie de la science initiatique de notre grand homme. Tout de suite, nous fûmes envoûtés, subjugués par ces sons étranges sortis des baffles. Jamais de ma vie, je n’avais entendu jouer « frère Jacques » de cette manière ! Un vrai moment de bonheur musical. Et c’est pas de la lèche ! C’est sincère ! Ce qui prouve bien dans l’existence, que si nous ne sommes pas « initiés » dans le bon sens du terme, nous passons comme des somnambules à côté de beautés artistiques qui peuvent nous échapper à tout jamais.
Et mon « en cas de Mahler » se transforma soudain, en « instant de bonheur » !


Le Requiem du psy

Quel bonheur aussi, de retrouver nos partoches du Requiem de Mozart qui dormaient lamentablement dans nos cartons. Un qui fut joyeusement surpris, c’est notre « big boss » !
Il nous a d’ailleurs un peu inquiété, quant à la fin d’un morceau, il se mit à rire et à danser une sorte de gigue personnelle. Il faut dire que nous avons chanté avec un tel enthousiasme que l’on a dû nous entendre jusqu’à la place du « 14 juillet » !
Moi, je faisais un peu la « gueule » Etant la seule « basse » de la chorale présente ! Pas le seul « mâle » vu qu’un ténor rescapé de l’hécatombe masculine m’accompagnait. Mais j’ai ramé, je vous prie de le croire. Voyez comme la vie est injuste. Vous croyez que j’en fus récompensé ? Que nenni ! Et non pas « Queue de Nelly » ! Vous avez déjà vu une femme avec une queue, vous ? Bon, je m’égare !
Dans un accès d’enthousiasme qui caractérise à la perfection mon caractère généreux, j’ai commis une très légère bévue en partant avec les sopranes dans un passage assez délicat.
Et alors ? Y a pas de quoi fouetter un chat ! ? Ni une chatte d’ailleurs ! Pourquoi ce sont toujours les chats qui trinquent ?
C’est alors que je vis fondre sur moi, un Jérôme un tantinet rigolard, se croisant les bras et sortant ces phrases incongrues et scandaleuses:
_Dis, Gérard ! Allonge-toi sur ce canapé (sic) !
_Raconte-moi ton enfance ! Dis-moi pourquoi tu rêves d’être une soprane ?
Sur le coup, j’ai cru qu’une durite avait lâché dans le cerveau de notre maître vénéré. Qu’est-ce qu’il me raconte là ? A l’explosion de rires de mes consœurs, qui ne l’étaient pas sur ce coup-là, je compris, à ma grande confusion, ce qu’il voulait me signifier.
Mais était-il nécessaire de m’infliger cette humiliation ?
Vous comprenez pourquoi il y a de moins en moins de mâles dans les chorales ? Je n’ai plus besoin de vous faire un dessin.
Heureusement la vie vous donne des « médicaments » pour vous guérir de toutes vos humiliations. A la fin du cours, une soprane est venue me trouver. Elle s’est plantée devant moi, l’air grave et sérieux. Sur le coup, je fus pris d’une légère angoisse,  car je connaissais son caractère toujours gai et enjoué. Et elle me sort tout à trac :
_Tu sais que tu as une belle voix ?
Wouah ! Là, j’ai raté un battement de cœur. J’ai failli avoir un malaise !
Je ne la dénoncerai pas pour ne pas l’humilier et ne pas l’exposer ainsi au feu des moqueries habituelles de ses gentilles « copines » ! Les gens sont si jaloux !
Je n’ai pas besoin de vous dire que je revins chez moi en marchant sur des nuages !
Au fond, ce n’est pas forcément un inconvénient d’être la seule basse de la chorale, un soir de printemps. 







Aucun commentaire: